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Kobayashi Ann (Smith)

Ann (Smith) Kobayashi a été envoyée en Thaïlande par la branche britannique du SCI (IVS) en 1965. Sa présence et son activité, ainsi que la participation de volontaires à long terme ont permis de créer une branche dans ce pays. Elle a rencontré son futur mari, Shigeo Kobayashi à son retour par le Japon en 1967. Ils ont vécu ensuite sur le projet de Kimpu au Japon jusqu’à 1978 et habitent aujourdhui à Wickford près de Londres.

Origin of the text
Olivier Bertrand: Breaking down barriers 1945-1975, 30 years of voluntary service for peace with Service Civil International.
Paris (2008)

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Ann (Smith) Kobayashi

Premiers contacts avec le SCI

En 1965, j’occupais mon premier emploi de travailleur social en Angleterre depuis 18 mois quand j’ai été informée du programme de volontaires à long terme de l’IVS par mon colocataire, qui en avait entendu parler dans une soirée. A cette époque, l’idée d’un travail volontaire dans un pays en développement semblait plus excitante qu’un travail social avec des marginaux et les gens désespérément pauvres de la banlieue de Londres. Rétrospectivement, il m’apparaît bien sûr que c’était d’abord le changement et l’aventure que je cherchais.
Comme je l’ai découvert par la suite, l’IVS, à la différence de la plupart des branches du SCI, en particulier en Asie, n’exigeait pas des candidats volontaires à long terme qu’ils soient membres d’un groupe ou qu’ils aient une expérience préalable quelconque d’un chantier. Je ne me souviens pas d’avoir appris grand chose de la session de préparation sur le SCI, son histoire et son organisation.
J’ai cependant été envoyée à mon premier chantier (une communauté Rudolf Steiner à Ulm en Allemagne), où j’ai passé les étables à la chaux, fait les foins et parlé de la paix du monde et de l’objection de conscience, tout en m’initiant au régime végétarien. C’était un merveilleux changement, par rapport à mes journées de 12 heures au tribunal des enfants, aux commissariats de police, dans des « maisons » d’enfants et à écrire des rapports sans fin.

Volontaire à long terme - 1965

Initialement, l’IVS m’avait affectée à une cooopérative de pêcheurs dans un village indien, où il s’agissait d’améliorer la qualité des filets de pêche. Je me suis moi-même rendu compte que mon désir fervent, mais mal informé, de faire le bien ne pourrait compenser mon ignorance totale en matière de pêche et de filets. Heureusement pour la coopérative, je n’a pas pu quitter mon emploi à temps pour rejoindre le projet et heureusement pour moi, je suis allée à Bangkok où se trouvait Morag Beaton, une volontaire écossaise et où j’ai travaillé comme professeur d’anglais.
Notre principale tâche consistait à assurer un cours organisé par le British Council avec la Direction de l’enseignement secondaire à l’intention des professeurs d’anglais thäïs. Nous devions aussi donner des cours dans plusieurs établissements d’enseignement secondaire. C’étaient des journées très longues et chaque soir les enseignants et les étudiants venaient à notre résidence pour pratiquer leur anglais ou pour nous emmener dans leurs familles. Avec Tony Kidd, l’autre volontaire du SCI à Bangkok, nous avons commencé à constituer un groupe intéressé par le SCI et nous allions le samedi dans un hôpital psychiatrique pour parler et danser avec les patients. Par la suite, nous aussi un peu travaillé dans une école pour enfants mal voyants. Tony était l’élément moteur et, principalement grâce à ses efforts, un chantier international a été organisé dans un dispensaire dans une région rurale pauvre et instable du nord-est. A cette époque, nous nous sommes rendu compte par notre correspondance avec Sato secrétaire asiatique que notre activité d’enseignement n’était pas idéale du point de vue du SCI. Nous étions allés en Thaïlande comme volontaires de l’IVS, pensant que notre principal contact devait être le bureau national de cette branche, qui attendait des rapports réguliers (qu’il n’a pas toujours reçus). C’est seulement progressivement que certains d’entre nous ont fait partie du SCI. Le soutien de Claire et Olivier Bertrand représentant le SCI à Bangkok et une visite de Phyllis Sato nous ont encouragé à voir le SCI de manière plus globale, sans être pour autant trop sur la défensive au sujet de notre projet. A un moment donné, nous avions commencé à nous sentir pris entre des attentes contradictoires de l’IVS et du secrétariat asiatique. C’est toujous intéressant quand des problèmes se posent et commencent à mettre en question la justesse de notre démarche.
Quand Morag a fini son année, j’ai déménagé pour vivre avec une famille chinoise et thaï comportant deux jeunes étudiantes. Elles sont bientôt devenues enthousiastes du SCI et du travail volontaire. Le groupe du SCI a commencé à se rencontrer à leur domicile ; avec l’aide continue de Tony après mon départ, une branche nationale s’est ainsi constituée. Pour la plupart des étudiants thaïs, le SCI constituait leur première expérience de travail volontaire avec des gens de différentes origines socioéconomiques dans les régions rurales. La présence de volontaires étrangers posait moins de problèmes et on faisait en sorte que nous nous sentions bienvenus. Peu de mes amis thaïs non étudiants avaient le privilège de pouvoir participer à un projet ou à un chantier en raison de la situation financière familiale, mais leur grande gentillesse, leur hospitalité chaleureuse et leur patience vis-à-vis d’une étrangère souvent maladroite a contribué à la réussite de mon séjour.

Retour au Japon, 1967

Je suis partie pour Singapour où j’ai résidé dans la famille de Sato en attendant le bateau des messageries maritimes pour Yokohama. Shigeo Kobayashi, alors Secrétaire de la branche japonaise est arrivé par ce bateau, venant d’une réunion des secrétaires nationaux au Sri Lanka et nous avons fait connaissance en mai 1967. J’avais prévu de ne résider au Japon que le temps de rendre les billets de bateau et de train pour l’URSS, mais il est apparu plus économique d’attendre l’automne pour que le billet soit moins cher ! Je résidais avec Mieko dans sa petite chambre à côté du bureau du SCI, avec toujours une foule de volontaires japonais et étrangers. En faisant la cuisine, en écrivant et en parlant des chantiers, je me suis fait des amis pour la vie. J’ai aussi fait deux chantiers: l’un à Kimpu et l’autre organisé par la branche du SCI en Corée près de la frontière de Corée du Nord. J’ai également travaillé dans un orphelinat à Hiroshima.

(Ann s’est mariée avec Shigeo Kpbayashi, dont les souvenirs, figurant ci-dessus, racontent la suite de cette histoire).




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