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Das Chopras Devinder

Devinder Das Chopra a rencontré le SCI à New Delhi en 1950. De 1955 à 1957, il a été en Egypte, au Liban et volontaire à long terme en Europe. A son retour, il a été le premier Secrétaire asiatique et a établi des contacts avec de nouveaux pays asiatiques. A partir de 1965, il a travaillé pour le Peace Corps, le Christian Childern’s Fund et l’UNICEF (au Soudan). Il a présidé la branche indienne du SCI.

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Olivier Bertrand: Breaking down barriers 1945-1975, 30 years of voluntary service for peace with Service Civil International.
Paris (2008)

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Devinder das Chopra

Premiers contacts

C’est à la fin de l’année 1950 que des représentants du SCI sont venus dans mon « college »[1], St Stephen’s. Ralph Hegnauer a parlé devant une assemblée d’environ 400 jeunes étudiants (des garçons seulement) ; avec un fort accent allemand, de sorte que tous ne l’ont pas compris ! L’équipe du SCI[2] a été invitée par le principal, le Dr Raja Ram, à rencontrer ensuite les étudiants autour d’une tasse de thé. Nous étions 24 et nous avons posé des questions. On nous a parlé du travail d’aide aux réfugiés du Pakistan à Faridabad et du prochain chantier de Khajjiar (Himachal Pradesh), où l’on nous a invités à nous inscrire pour l’été suivant.
Quelques-uns d’entre nous participaient à une association pour le service social et certains d’entre nous ont décidé d’aller à Faridabad durant les week-ends, puis au chantier de Khajjiar en été 1951. A cette époque, j’ai fait la connaissance du centre Quaker proche du collège et j’y ai rencontré des membres du SCI[3] qui travaillaient à Faridabad. Pierre et Mary Oppliger venaient souvent au centre Quaker. Pierre, le premier représentant du SCI en Inde, assurait la liaison entre l’administration indienne et l’équipe du SCI. Ils connaissaient Sudhir et Shanti Ghosh, qui travaillaient avec le gouvernement et facilitaient les contacts avec les dirigeants politiques et avec le public (ce qui a permis d’obtenir une réduction sur les chemins de fer pour les membres du SCI, encore en vigueur en 2006).

Non, je ne regrette rien

Les réunions silencieuses au Centre quaker, les chantiers de week-end et celui de Khajjiar ont eu un impact majeur sur toute ma vie. En dehors des chantiers de week-end, je travaillais avec le SCI chaque été, alors que ma famille était en vacances dans les collines. Au cours des années 50, le SCI a représenté un enseignement en dehors de l’école, alors que je préparais ma maîtrise. J’ai pris conscience des réalités de la vie et me suis rendu compte qu’un emploi dans l’administration ou le secteur privé n’était pas ma tasse de thé. Avec une famille compréhensive et ouverte, j’ai pu suivre ma voie, bien que mon père ait été déçu de ne pas me voir viser une belle carrière diplomatique ou administrative. Avec le début des années 50, j’étais accroché au SCI.
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, je ne regrette rien, mais il y a eu des moments où je me suis demandé si j’avais pris la bonne décision, car le travail social et le développement communautaire n’offraient pas de brillantes perspectives. Mais le travail avec le SCI m’a apporté des valeurs et une vocation durable. Pour cela, je suis reconnaissant à tous les membres du mouvement que j’ai rencontrés. Leur passion, leur engagement et le concept d’objection de conscience ont ouvert les yeux à beaucoup d’entre nous, nourris des préceptes de Gandhi. La simplicité de l’habillement et de la nourriture des volontaires à long terme contrastait avec l’élévation de leurs idéaux et de leurs valeurs – et il m’arrive parfois de me demander si l’on trouve encore l’équivalent aujourd’hui. Ou bien est-ce que j’ai changé et ne suis plus capable de le retrouver ?

Autre conséquence de mon engagement au SCI : il m’a permis d’oublier mon statut de réfugié (notre famille avait tout perdu avec la Partition de l’Inde), car j’ai pu voir la misère effrayante de la campagne indienne, durant ces années avec le SCI.. On ne peut naturellement ignorer les inégalités qui existent dans notre pays, mais le fait de vivre au milieu de la pauvreté, c’est autre chose.
L’insuffisance de nourriture, de vêtements et les conditions d’habitation m’ont désespéré. La venue de volontaires étrangers, tels que Ralph et Idy Hegnauer, nous a également frappés. Leur style de vie et la manière dont ils s’impliquaient m’ont marqué pour la vie. Tout en me sentant écrasé, j’ai aussi senti le besoin de faire quelque chose.

Mes origines expliquent ma motivation

A la suite de la partition de l’Inde en 1947, ma famille a dû fuir Lahore (désormais au Pakistan) pour se réfugier à New Delhi. Nous avions tout perdu et la famille cherchait à gagner sa vie et à s’enraciner quelque part. J’ai été choqué de voir que, dans ce pays déchiré, le colonisateur s’était désintéressé des réfugiés et de la population rurale. Le moins que nous puissions faire, c’était de nous en préoccuper et d’apporter notre contribution. Après notre premier chantier à Khajjiar, j’ai écrit un article pour le magazine du collège. Le principal nous (les membres du SCI) a invités à déjeuner à sa résidence avec sa femme et sa fille, pour parler de nos expériences. Nous avons discuté longuement de l’objection de conscience, du voyage de Franz en bicyclette jusqu’à l’Inde et de la pauvreté des villageois des collines, des sujets qui avaient frappé nos jeunes esprits. Parmi les six étudiants du collège qui avaient été impliqués, deux sont devenus des membres assidus du mouvement. Mon grand père a pris le temps de parler avec moi de ce que nous avions fait à Khajjiar, de ce que les blancs et nous-mêmes mangions et de la manière dont nous avions passé ce temps dans les collines. La dignité du travail manuel, la pratique de l’alternance pour préparer les repas, le travail réalisé avec les villageois pour construire une conduite d’eau depuis le torrent de montagne, ces valeurs et ces pratiques étaient totalement nouvelles pour ma famille et ma participation paraissait une expérience unique. On m’a rappelé comment un homme d’âge mûr aux pieds enflés avait passé une journée chez nous à Lahore en 1944, après avoir marché depuis la Birmanie pour chercher de l’aide. La manière dont mes grands-parents et parents l’ont aidé est toujours présente à mon esprit. Est-ce que l’esprit dans lequel j’ai vécu pendant mes dix premières années m’a influencé par la suite ?

Premiers chantiers avec le SCI

Les discussions de la soirée sur l’origine du SCI en Inde, la question de la paix et de la non-violence, la visite à un ancien colonel sikh marié à une Ecossaise et directeur de l’école d’architecture, les excursions de week-end à la belle ville de Chamba ont élargi notre vision du monde et notre environnement. La nourriture pour les six semaines du chantier ne nous coûtait qu’environ 100 roupies, tandis que nos frais de transport étaient déjà payés. A la suite de ces excursions, nous avons fait un chantier pendant les week-ends pour construire une auberge de jeunesse, sous la responsabilité du directeur du centre quaker. Il avait obtenu le soutien du personnel indien et américain de la mission de coopération technique et de l’ambassadeur américain, Chester Bowles.
Ma vision de mon pays et de ses zones de pauvreté s’est élargie grâce aux chantiers de week-end à Faridabad, au chantier du sanatorium de Mandodhar (où Mme Gandhi et Mme Morin de la raido franco-indienne sont venues nous rendre visite), au chantier de Musiaree près de Murree au Pakistan, enfin à celui de Swagram, dans le Maharashtra. Sans ces occasions, je n’aurais jamais été confronté à ces réalités. Au chantier de Mandodhar, où nous avons remis en état le sanatorium, nous avons rencontré Pierre Opplieger, Bijit Ghosh, futur président de la branche indienne et le Dr Indera Paul Singh, plus tard membre du Comité du SCI et professeur à l’université de Delhi.
Ethelwyn Best, qui venait de la branche britannique, est devenue représentante du SCI et était basée à Faridabad. Elle est venue voir mes parents pour les convaincre que mon volontariat et ma participation au chantier de Musiaree au Pakistan se faisaient dans un bon esprit et ne posaient pas de problème de sécurité. Sur ses assurances, ma famille m’a permis de partir avec quelques autres. Etant donné que six d’entre nous, étudiants au collège de Lahore, avaient déjà participé à une délégation avec le soutien de notre principal et que j’avais déjà un passeport me permettant d’aller au Pakistan, il a été plus facile d’obtenir cette permission.
Sur ce chantier de Musiaree, le travail consistant à tailler des pierres et à construire une route était dur. Mais c’était une expérience unique de travailler avec des Pakistanais et avec Marius et Marianne Studinger/Boelsma, les responsables. Les relations entre les habitants étaient amicales, ce qui ne correspond nullement à ce qu’on lit dans la presse sur des conflits locaux. Le fait de parler la langue du Punjab et de ne pas être végétarien m’a aussi aider à m’intégrer avec les Pakistanais, avec qui nous avions toutefois de vives discussions sur le droit de l’Inde à conserver les provinces du Cachemire et du Jammu. Je me souviens avoir accepté l’idée que Nehru, notre Premier ministre, devrait parler d’un plébiscite, mais qu’il n’aurait jamais lieu puisque l’Inde avait accepté la partition pour obtenir son indépendance. En fait, le Pakistan devait son existence à la volonté du colonisateur de diviser pour régner. Et la partition avait suscité un massacre de la majorité (les Hindous) par la minorité (notamment les Musulmans) qui s’étaient sentis discriminés pendant des siècles, ce qui avait justifié la création d’un nouvel Etat. Des opinions aussi franches ne facilitaient pas le dialogue avec nos amis pakistanais.
Ces années ont été des années d’apprentissage. Quand j’y pense aujourd’hui, je m’émerveille et j’apprécie à sa juste valeur le fait que mes parents m’aient alors permis d’aller au Pakistan dés 1952. Alors que nous avons eu trois guerres depuis !

Un séjour à l’étranger équivaut à des années d’études (1955-57)

C’est au cours des années 1950-55 que j’ai terminé mes études universitaires et passer mon certificat de langue allemande. Mon appartenance à la Social Service League, au centre quaker (où j’ai rencontré des personnalités de l’administration et du développement communautaire) et le service au SCI ont affecté ma carrière et mon développement ultérieur et créé un clivage avec ma famille. On me pressait de rejoindre le corps diplomatique ou l’administration et de devenir fonctionnaire. Au milieu des discussions sur ce thème, un télégramme sur papier rose est arrivé de Dorothy Abbott (Guiborat) me proposant une bourse de l’UNESCO pour participer à des chantiers en Egypte sous le patronage du Comité de Coordination du Service Volontaire International et au Liban avec le SCI. J’ai demandé l’avis du Principal adjoint du collège, qui a dit : « Six semaines à l’étranger valent six années de collège. Vas-y », ce que j’ai répété à mes parents.
C’est ainsi qu’a commencé une activité qui devait durer pendant cinquante ans, jusqu’à 2005. Au chantier de Sirs-el-Layyan en Egypte, dirigé par Eric et Moira Dickson et par Hans Peter Müller[4], il y avait des volontaires égyptiens, jordaniens, palestiniens, indiens, pakistanais et européens. Au cours des discussions en groupe, on critiquait les Juifs et les Anglo-Américains pour avoir fait des Palestiniens des réfugiés. Ce débat, ce conflit, la mort et la destruction des terres arabes sont restés pour moi un souci constant durant un demi-siècle. Je soutenais parfois, en Egypte et au Liban, qu’il fallait accepter la création d’Israël comme nous avions accepté celle du Pakistan, mais ce point de vue était tourné en ridicule par les jeunes. On me répondait que nous étions des faibles et que nous aurions dû combattre cette division. Et aussi que Gandhi n’aurait jamais pu apporter la solution. Avaient-ils raison? Je me pose encore aujourd’hui la question. Car aujourd’hui, après quatre guerres et une autre division entre le Pakistan et le Bangladesh et avec la menace nucléaire entre l’Inde et le Pakistan, nous sommes toujours confronté à un problème redoutable qui reste à résoudre pendant la prochaine décennie ou au-delà.
Il m’apparaît aujourd’hui que ces années de formation ont fait de moi un idéaliste. Le point culminant en a été la période passée en Europe grâce à la bourse de l’UNESCO. Mais je suis resté ensuite au milieu du gué du point de vue d’une carrière professionnelle.

De nouveau en Europe et au Secrétariat asiatique

Je suis retourné en Europe en 1958 pour participer au chantier international de Kupinov en Ukraine. L’un des volontaires, Albert Guiborat (le futur mari de Dorothy Abbott), m’a apporté un message de celle-ci me demandant si j’accepterais de prendre la responsabilité d’un Secrétariat asiatique qui serait créé à Delhi. J’en ai discuté avec mes parents à Delhi et avec mon grand-père alors à Manchester et j’ai décidé d’aller au chantier de Cisna II en Pologne dont le responsable était Georges Douart, puis au Secrétariat international à Clichy, où je suis arrivé en septembre 1958. J’y ai fait un stage de formation jusqu’à mars/avril 1959. L’hiver au dernier étage à Clichy a été dur. J’ai été à Londres (où j’ai bénéficié des cours de la mère de Frank Judd), pour participer à un travail social avec les personnes âgées : une expérience qui m’a convaincu que l’Europe n’était pas ma tasse d’été et que je ne pourrais pas m’y installer.
Le Secrétariat asiatique a été installé à mon domicile en mai 1959, puis dans un garage au 3, East Park Road à New Delhi, où était aussi installée la branche indienne. Dans les mêmes locaux se trouvait également le Bureau des auberges de jeunesse, dont le Secrétaire était également au Comité de la branche indienne. Valli Chari/Seshan est venue me rejoindre comme Secrétaire adjointe. Cette fonction m’a entraîné dans de nombreux voyages. Le travail avec les réfugiés tibétains a été entrepris par Vithal Rao et moi-même dans un camp de réfugiés en Assam. Le Comité central des réfugiés et le Gouvernement ont permis aux seuls volontaires du SCI de travailler avec les réfugiés. La réputation du SCI est allée jusqu’à la soeur du Dalaï Lama, qui a demandé au SCI de créer une maison d’enfants, car les crèches de Dharamsala étaient débordés et des enfants mouraient faute de soins. Des volontaires sont arrivés de France, de Grande-Bretagne et du Japon. Leur dévouement a fait notre réputation. Pour le reste, il s’agissait d’assurer la coordination – ou plutôt de faire le travail bureaucratique – avec la branche nationale, d’autres ONG et administrations.
L’une de nos tâches a consisté à organiser les missions des volontaires à long terme de l’Inde, puis du Sri lanka et du Pakistan et l’échange de volontaires avec l’Europe.Il n’a pas été facile d’étendre l’action du SCI en Thaïlande et en Malaisie. Malgré nos efforts, le Pakistan occidental est resté tiède, tandis que le Pakistan oriental progressait rapidement, grâce à Anowar Hussain et Ataur Rahman. Le SCI a pris racine au Sri Lanka, au Népal. Et au Pakistan oriental, tandis que l’Inde et le Japon envoyaient de bons volontaires dans la région et en Europe. Les volontaires venant de Grande- Bretagne étaient les plus nombreux, grâce à des dons du Lockwood Committee. Cinq années passées à travailler sans relâche pour faire l’impossible, voyager en bateau jusqu’au Japon et en Europe avec des ressources dérisoires, des moyens de communication archaïques, tout cela devait avoir une fin. J’ai conservé cette fonction de Secrétaire asiatique jusqu’à la fin 1964 (j’avais annoncé ma démission à Ralph Hegnauer un an plus tôt, à l’occasion d’une réunion à Marly-le-Roi).
J’ai créé alors une entreprise de mécanique, mais j’ai continué à travailler pour les réfugiés tibétains, d’abord à titre volontaire en 1965/66. Puis en 1967 j’ai rejoint à titre professionnel les bureaux du Dalaï Lama comme directeur chargé de la réinsertion des réfugiés, avec la création d’une usine à Sataun, près de Dehra Dun en Uttar Pradesh.. J’ai ensuite rejoint le Peace Corps comme directeur adjoint, suite à leur demande et à ma visite de volontaires de cet organisme sur le terrain. En 1974, j’ai quitté le Peace Corps pour travailler avec le programme d’aide à l’enfance de l’UNICEF ;

Conclusions

a) Le travail pour la paix, consistant à offrir des possibilités à des volontaires du monde entier, grâce à des organismes comme le SCI, est un bienfait pour les sociétés libres et démocratiques. Ma participation à l’action du SCI depuis ma jeunesse a affecté toute ma vie depuis. Le service volontaire, aussi bien que l’activité « salariée » de responsable au sein du mouvement m’ont préparé à mes activité professionnelles ultérieures (travailler avec un budget minime entre Bangkok et Kuala Lumpur n’était pas évident). Les nouvelles organisations disposent de ressources financières et en personnel incomparablement supérieures. Avec l’esprit du SCI (Pas de paroles, des actes, engagement sur le terrain, intégrité), on était accepté et valorisé dans la communautés dans lesquelles nous travaillions. On avait l’impression d’avoir répondu à des besoins et fait son travail lorsque l’on gérait des programmes concernant la mise en place de milliers de pompes, de latrines, l’organisation de soins et de vaccinations, la formation de personnels de santé, la fourniture de services de base dans de petites communautés, le travail avec des mères et des enfants souffrant de malnutrition et de maladies diverses. Mes années de formation avec le SCI ont été essentielles pour me préparer à mes fonctions avec le Dalaï Lama, avec le Peace Corps et avec l’UNICEF. Cet apprentissage m’a permis de progresser toute ma vie. Alors que j’aurais pu végéter dans une emploi administratif quelconque !
b) Le SCI est toujours vivant et j’ai suivi de près son évolution récente. Il se préoccupe de la rotation très rapide des volontaires en Europe. En Asie, je fais partie d’un groupe de gestion des volontaires, qui s’efforce d’élargir les bases du mouvement. Il y a deux ans, on m’a proposé d’assurer la présidence du SCI, mais j’ai refusé cet honneur en raison de mon âge, car je suis conscient du décalage des générations avec les jeunes. C’était un grand plaisir de retrouver Thedy von Fellenberg à cette occasion, après 45 ans ! Je continue à consacrer du temps au magazine de l’UNICEF, à l’India Alliance of Child Rights, à l’association des consommateurs et au SCI. J’ai toujours l’image de ces nombreux volontaires inspirés et motivés. Je souhaiterais que la branche indienne se rajeunisse et soit plus dynamique. La branche japonaise était quelque peu affaiblie et la branche de Malaisie n’a pas été très active. Au Sri Lanka, l’activité a pu continuer malgré le conflit. Le mouvement a probablement doublé ses effectifs depuis la première période et il réussit à survivre avec de maigres ressources, mais un idéal élevé, des évaluations périodiques et une planification stratégique. Il y aura toujours un SCI !
En terminant, je me pose une question : Comment se fait-il que le SCI n’ait pas pris racine dans le monde islamique (à l’exception du Bangladesh et de la Malaisie) ? Des investissements (temps, ressources humaines et financières) y ont été faits, mais avec quels résultats ? Est-ce de notre faute ?
Pour conclure mes réflexions sur mon expérience avec le SCI, je voudrais mentionner les problèmes suivants, qui sont aussi les problèmes de mon pays :
- Le service avec le SCI implique des amitiés profondes et un vrai respect des autres, en dépit des différences.
- La paix et l’harmonie sont possibles en commençant par soi-même et par le service des autres, très difficiles sinon.
- Les droits de l’homme exigent une mise en pratique et une expérience, et pas seulement des discours.
- Dans le monde actuel, le volontariat nécessite une nouvelle approche de la part des ONG, des entreprises et de la société.
- Les idéaux et la pratique du SCI continueront à enrichir l’humanité, mais sur une échelle modeste.
- Il faut lutter pour la tolérance religieuse, l’égalité entre les sexes, les droits des femmes et de l’enfant.

 

[1] Premier cycle universitaire dans le système anglo-saxon.
[2] Composée, si je me souviens bien de Max Parker des Etats-Unis, Franz Schenk de Suisse, Wolgang Gerber d’Allemagne et Dorothy Abbott/Guiborat de Grande-Bretagne

[3]Horace Alexander, Marjorie Sykes et Roshan Lal Aggarwal, qui donnait des cours d’hindi aux volontaires étrangers.

[4] Une biographie détaillée d’Hans Peter Müller a été publiée par sa femme Betty en 2007 sous le titre : « A remarkable life » (sans nom d’éditeur).

 




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