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Au coeur du conflit Algérie et au Maghreb

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Olivier Bertrand: Breaking down barriers 1945-1975, 30 years of voluntary service for peace with Service Civil International.
Paris (2008)

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Au coeur du conflit Algérie et au Maghreb

Alors que le Maroc et la Tunisie devenaient indépendants dés 1956, l’Algérie a dû attendre jusqu’à 1962 pour acquérir ce statut, après une guerre longue et meurtrière. Le Maghreb et en particulier l’Algérie ont joué un rôle important pour le SCI et pour la branche française. Beaucoup de membres de l’association étaient mobilisés contre la guerre, quelques-uns des pionniers du groupe créé en Algérie en 1948 ont été victimes de la répression et le problème de l’objection de conscience est redevenu à l’ordre du jour. Conformément à sa vocation initiale, le SCI s’est mobilisé sur ce thème et a joué un rôle dans l’organisation des premiers chantiers pour objecteurs. Enfin, la situation des immigrés maghrébins en France a suscité des vocations pour s’engager en Afrique du Nord ou sur le chantier de Nanterre en banlieue parisienne.

Le groupe algérien, créé en 1948, est devenu une branche indépendante en 1952. Il comportait des volontaires européens et algériens (que l’on appelait à l’époque « musulmans »). A cette époque, suivant la branche française :
« L’Algérie représente l’image exacerbée du monde actuel dominé par la peur : peur chez les indigènes et chez les Européens. Mais en Algérie, la situation est encore compliquée par deux facteurs : le ‘colonialisme’, source d’injustice et d’inégalités et le ‘racisme’ envers les indigènes, auquel les Arabes répondent par un ‘nationalisme’ de plus en plus intransigeant. Ce schéma élémentaire montre combien le travail du SCI est difficile en Algérie, mais aussi combien il est nécessaire d’essayer d’y apporter notre esprit de compréhension et de tolérance mutuelle, dans une totale équité raciale »1.

Après une période très courte, mais très active, décrite par Nelly Forget, Mohamed Sahnoun et Kader Mekki, le travail du SCI en Algérie avant l’Indépendance s’est terminé de manière tragique. Après 1962 et l’accès à l’Indépendance, une situation entièrement nouvelle s’est créée, au départ avec des problèmes urgents de reconstruction. Un grand chantier a été organisé près de Tlemcen (Jean-Pierre Petit, David Palmer et R.L., ces deux derniers devant par la suite se retrouver en Iran )

De son côté, Paulette Rabier participait à l’accueil des réfugiés algériens au Maroc (et l’on peut lire également les souvenirs de Max Hildesheim au chapitre 5). Jean-Pierre Petit, plus tard responsable de l’ensemble des activités du SCI en Afrique du Nord, donne une vue d’ensemble sur celles-ci. Un fort sentiment nationaliste a prédominé dans ces trois pays après l’Indépendance et a constitué un obstacle pour la création et le maintien de branches locales du SCI. Mais celui-ci a continué à coopérer avec les organisations locales en échangeant des volontaires.

Algériens et Français ensemble sur les chantiers avant l’Indépendance

Trois témoignages d’anciens volontaires (deux Algériens et une Française) qui se sont connus sur les chantiers évoquent cette période.

Le SCI pionnier de la reconstruction

Footnotes

  1. Bulletin de la Branche francaise du SCI, ete 1948.50 ans au service de la paix, SCI 1980
  2. In 2007 Mohamed Sahnoun published a novel entitled: “La mémoire blessée” (‘The Wounded Memory) – Algerie 1957’ (Presses de la renaissance). A largely autobiographical work, it recounts how the hero, Salem, is arrested, tortured and convicted in ‘The Trial of the Progressive Christians’. He evokes SCI, its work and his French friends, amongst whom one can recognize some of the people mentioned in this anthology.



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