L’âge d’or du SCI en Asie
Tous les facteurs se sont conjugués pour faire en sorte que la fin des années 60 et les années 70 aient été l’âge d’or du SCI en Inde. La célébration du 50e anniversaire du SCI en 1970 avait illustré cette situation. Le gouvernement de Delhi avait entrepris de nettoyer des bidonvilles et le SCI avait organisé un projet à long terme pour les habitants. Pour marquer ce cinquantième anniversaire, 50 volontaires se sont rassemblés pendant 100 jours pour construire un dispensaire. Un autre événement avait été la prise de fonction de Secrétaire national par Bhuppy Kishore, assisté par une succession de volontaires à long terme britanniques pour la collecte de fonds, la correspondance et la publicité.
Cette combinaison efficace d’un Secrétaire actif et créatif et de volontaires compétents avait créé une atmosphère stimulante. Les marches pour la paix organisées par le bureau ne permettaient pas seulement de recueillir des fonds, mais aussi de faire de la publicité et d’attirer des volontaires. Le bureau de K5 est devenu un pôle d’attraction. Un autre événement a été l’arrivée de Valli Seshan à la présidence du Comité national. Elle a su donner une nouvelle orientation à l’association, en coopération étroite avec Bhuppy. Les Seshan avaient aussi une maison ouverte à New Delhi, ce qui a beaucoup aidé les volontaires à long terme à résoudre leurs problèmes, à recevoir des conseils et à se sentir chez eux. Une autre maison ouverte se situait à Visionville, près de Bangalore (voir Sato et Phyllis, ci-dessous), qui accueillait les volontaires et organisait des chantiers à court terme et plus tard des sessions de formation. Des projets à long terme ont été organisés dans l’Etat de Bihar (Vedantangal et Shahdara) et en 1971 une aide d’urgence a été apportée aux réfugiés du Pakistan oriental (voir Martin Pierce, Juliet Hill Pierce et John Neligan). Les projets à long terme et les défis qu’ils posaient, des chantiers très actifs, un bureau dynamique, des volontaires à long terme très engagés et des maisons ouvertes : tous ces éléments ont eu un impact profond sur la vie de quantité de gens.
En 1974, un programme d’échanges a été mis en route par la branche indienne pour résoudre le problème des visas : les visas d’un an étant trop difficiles à obtenir, les programmes étaient prévus pour des périodes de trois mois et des volontaires indiens étaient régulièrement envoyés en Europe. Mais l’état d’urgence a été déclaré en juin 1975 par suite de la guerre avec le Pakistan et il a duré 18 mois ; il impliquait la suspension des élections et des libertés civiles. Ces circonstances ont eu un effet sur l’activité du SCI et ont entraîné la disparition de Visionville du fait de la suppression des visas.